Un nouvel épisode des aventures du célèbre agent secret vient de sortir dans les rayons de nos librairies, mais que vaut-il?

"Bond, James Bond", l'agent 007 est une légende parmi les super héros mis en scène dans le cadre de la guerre froide. Incarné à l'écran par des références dans le genre, comme Roger Moore, Sean Connery ou encore Pierce Brosnan, l'homme d'action britannique était représenté dans tout le flegme, et la séduction discrète qu'on attribue généralement à nos cousins anglais.

On avait constaté une évolution notable dans le personnage avec le choix de placer Daniel Craig comme interprète des 3 derniers opus cinématographiques. Jusque là, 007 était séducteur invétéré, flegmatique et combattait au corps à corps à l'ancienne, mais le dernier James Bond, plus musculeux, était beaucoup moins fin dans ses propos comme dans les combats, n'hésitant pas à traverser les murs ou à jouer les "yamakasi" sur une grue... Comme séducteur, même chose, loin des petites phrases et des mimiques cultes, Daniel Craig était plus moderne d'une certaine façon, en n'hésitant pas à passer aux choses sérieuses rapidement...

Dans "carte blanche", Jeffery Deaver, célèbre auteur de thriller comme "le désosseur" ou "18h pour mourir", remet au goût du jour l'agent secret. Les trois derniers volets passés au cinéma étaient déjà très actuels, mais posaient problème aux fans de Ian Flemming, en modifiant le caractère du personnage pour coller à la période actuelle et au contexte socio-politique mondial. Jeffery Deaver profite de ces quelques centaines de pages pour replacer James Bond naturellement dans notre époque. Ce qui n'était pas gagné au départ s'avère tout à fait réussi : James Bond retrouve une seconde vie, qui permet de mettre à son service toute la technologie et la pensée actuelle dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes. Si Ian Flemming avait une bonne plume pour un contexte d'après guerre et de guerre froide, mêlant histoires de coeur et patriotisme, celle de Jeffery Deaver détaille avec sa précision chirurgicale habituelle l'ensemble des éléments narratifs permettant de replacer Bond dans notre époque. L'agent secret garde ainsi toute sa dimension historique dans le roman d'aventure, tout en renaissant de nos jours.

Soyons honnête, il manque encore un petit quelque chose pour que l'efficacité de Deaver soit à son maximum, mais l'exercice est extrêmement périlleux, et s'avère d'une grande qualité pour ce premier essai. Espérons qu'il y en aura d'autres, car l'auteur a véritablement de grandes qualités d'écritures et un sens du suspense qui en font un maître dans le domaine du thriller.