Carré VIIP : quand la téléréalité dépasse la fiction…
Première remarque anodine "Tiens qu'est-ce que c'est que ce truc? Vous connaissez? C'est de la téléréalité ou bien une émission unique? A tous les coups les jeunes vont en parler lundi, il faut quand même qu'on soit au courant. Laisse en fond, mais on baisse un peu..."
Et bien oui, prof ou parent, pour avoir un peu de crédibilité, il faut connaître les codes des jeunes, sinon adieu la communication... et puis toujours tester avant de juger (enfin pas toujours, mais disons qu'il vaut mieux éviter les jugements hâtifs...).
Reprenons la descente en chute libre, qui nous entraîne pendant quelques heures. Et oui, c'était tellement hallucinant comme truc qu'on reste accroché : bon, impossible de réitérer l'exploit de suivre une émission entière, il ne faut quand même pas exagérer, mais l'expérience initiale fut riche en enseignements. Tout d'abord, la présentatrice annonce la couleur : Elsa Fayer (journaliste sérieuse s'il en est... pardon... ce n'est pas gentil de se moquer), toute de paillettes vêtue, accueille ses invités sur le plateau. Résumons le concept de l'émission, enfin, tel que je l'ai compris en tout cas. Deux équipes : des "VIP" et des "Wanna VIP". VIP, signifie comme tout le monde le sait "Very Important Person", bon rien que cela donne un indice sur la qualité du programme... les VIP en question s'avèrent sortis des précédentes téléréalités, et soyons honnêtes, si c'est cela être VIP, JE VEUX RESTER ANONYME!!!!!!!! Mais ne soyons pas trop dur et continuons l'analyse chronologique des événements. Nous apprenons donc que l'émission vise à opposer les deux catégories : les VIP, dont nous avons parlé et les autres, illustres inconnus qui seront mélangés aux précédents et soumis au vote des téléspectateurs -ben oui, ce n'est pas à but non lucratif non plus- pendant 10 semaines, qui paraissent déjà interminables avec des émissions quotidiennes (probablement rediffusées) et une hebdomadaire. Avantage majeur : le zapping a déjà de quoi s'occuper par avance. Le second degré n'est pas totalement absent de l'émission, elle repose sur les clichés les VIP doivent être capricieux, vantards...
Pour commencer des inconnus se présentent avant d'intégrer le "loft" nouvelle version. Clichés aussi parfaits que les VIP qui arrivent. Benoît, FX, Afida Turner, Cindy et autres se succèdent sur le plateau plus atterrant les uns que les autres... Les gays sont singés dans des comportements efféminés à l'extrême, avec un seul but c'est bien connu, sauter sur tout ce qui bouge, le dandy en carton-pâte donne envie d'appeler d'urgence un dermatologue et un cancérologue pour lui expliquer les danger des séances d'UV à outrance, Cindy et Affida font presque peur tant elles sont sexuellement agressives... Commentaires désobligeants, fautes de français, élocution peu claire, jugements à l'emporte-pièce, on est vraiment dans un sketch, poussé à l'extrême où la méchanceté et la bêtise se côtoient tandis qu'un wanna viip, croisement entre Hulk et Tarzan se balade torse-nu dans les couloirs de la maison... Mais le clou du spectacle, celui qui assène le coup final, c'est l'apparition du "coach" des wanna viip, le seul, l'unique (et heureusement...) Michael Vendetta. Ca y est les abysses sont atteints, il est temps de boire sa petite tisane et d'aller se coucher un peu déséspéré...
Bon, après une nuit de sommeil, le bilan : un exploit d'avoir regardé l'émission jusqu'au bout, c'est faire preuve d'ouverture (désolée on se console comme on peut), et ça permettra d'avoir un peu d'échanges avec les jeunes en cours... Une chose me rassure, la téléréalité repose avant tout sur le trucage des événements et des personnages, donc je suis persuadée que tous ces gens sont dans le fond des acteurs... Malheureusement pour fréquenter les jeunes de 17 à 23 ans en cours, je sais aussi que ce genre d'énergumènes leur sert d'exemple. Michael Vendetta le type qui n'a rien de spécial, mais qui fréquente les stars, reste pour certains une idole par le bling-bling qu'il représente, les quiches du style Paris Hilton font également recette auprès des filles qui ont tendance à aller en cours vêtues uniquement d'une ceinture (enfin elles appellent ça des jupes)... Il suffisait de regarder le styes des minettes hier soir pour s'en convaincre : seins en avant, jupe très très courte, talons vertigineux... cela fausse un peu leur comportement et leur sens de l'effort : pourquoi se fouler alors qu'on peut obtenir tellement plus en jouant un rôle... Mais je reste optimiste, il va falloir regarder les chiffres d'audience, le concept est tellement superficiel, que je ne peux pas imaginer que cela cartonne autant que les versions qui jouaient vraiment sur le côté anonyme et pervers de l'humain de base... Vivement les premiers chiffres...